Révèle les cocus (sic), en ligne depuis le 15 avril dernier, est un site qui permet à n’importe-qui de dénoncer une infidélité conjugale en indiquant très pudiquement l’adresse email ou le profil Facebook, non pas du mari ou de l’épouse volage, mais de la personne trompée. Pourquoi la personne trompée ? Parce-qu’il y a un business-model derrière, pardi : quand le cocu apprend la joyeuse nouvelle, il n’aura de cesse de vouloir obtenir davantage de renseignements sur cette information vitale : avec qui, où comment, enfin vous voyez quoi.
Et, vous aviez compris, ces renseignements sont payants : si vous dénoncez quelqu’un, vous pouvez saisir vos identifiants Paypal pour toucher quelques émoluments en échange des informations que vous voudrez bien fournir à la malheureuse victime via le site, sur lesquels j’imagine que ce dernier prélève évidemment sa dîme (je n’ai pas testé pour tout vous dire). Problème : n’importe-quel blaireau peut dénoncer n’importe-qui, sans le moindre début de commencement de preuve. D’ailleurs un petit tour dans les conditions générales est assez éloquent à ce sujet :
L’utilisateur alerté par e-mail de la tromperie qu’il subit pourra, moyennant le versement d’une redevance, découvrir l’identité de l’amant/maîtresse ainsi dénoncé par le délateur.Un modèle économique donc, assorti d’un potentiel viral fondé cyniquement sur la délation rémunérée (dont on peut m’interroger au passage sur la légalité ?). Le tarif est de 4 euros 50 pour connaitre l’identité de l’amant/maitresse, seulement si cette info est mentionnée. Les circonstances sont obligatoires dans ce cas, permettant ainsi à la personne trompée de se faire un avis sur la véracité des propos. Le délateur quant à lui n’est rémunéré (1 euro) que s’il mentionne l’identité de l’amant/maitresse et si le cocu est pret à payer.
Cet utilisateur sera seul responsable de cette prise de décision. La réception de l’alerte, ainsi que des circonstances de la tromperie sont entièrement gratuites.
Ces informations complémentaires, si le délateur les fourni, permettront à la personne trompée d’évaluer l’authenticité et la crédibilité de la dénonciation. Il décidera alors d’acheter les informations concernant l’identité de l’amant/maitresse (uniquement si cette information a été saisie par le délateur).
Rien ne garanti l’authenticité de cette dernière information ; et Revelelescocus.com ne peut être tenu responsable de ce contenu. En payant, l’internaute accepte la présomption de divulgations erronées.
L’internaute pourra monnayer ses informations au travers des différents moyens de paiement mis à sa disposition sur Revelelescocus.com : micro-paiement SMS-Audiotel-Internet+-CB-Paypal.
Le délateur : il percevra une rémunération (comme mentionné sur la page d’accueil du site Revelelescocus.com) uniquement s’il fournit l’identité de l’amant/maîtresse et si la personne trompée accepte d’acheter ces mêmes informations.
Revelelescocus.com lui versera ses gains via Paypal www.paypal.fr une fois le plafond de 5€ atteint.
J’ai contacté les responsables du site pour obtenir quelques informations : ceux-ci souhaitent rester anonymes mais indiquent que « ce n’est pas un coup marketing ». A la question de savoir si c’est l’initiative d’un particulier, d’un groupe de personnes ou d’une startup avec une vraie structure et des investisseurs derrière, mon interlocuteur me répond que ceci est confidentiel pour le moment.
Difficile en l’état de dire s’il s’agit d’un fake destiné à faire le buzz pour une marque (mais quelle marque oserait ça ?) ou d’un vrai « concept », mais le compteur en page d’accueil du site affiche fièrement « Déjà 755 dénonciations ».
L’argent n’a pas d’odeur hein, même pas celle du stupre
