mercredi 13 juin 2012

"Nos comptes Facebook sont, je vous le confirme, observés par la Sureté du Québec." - Christian Lapointe

Ce qu’on ne dit pas sur le site Internet de l’Assemblée nationale, c’est que la Sûreté du Québec (peut-être bien la police de la pensée du Parti libéral du Québec), pourrait éventuellement commencer à vous observer sur le Net parce que vous croyez encore à la démocratie participative et directe au Québec. Attention, on dirait que Big Brother vous regarde!
Québec orwellien: la SQ vous surveille-elle sur Facebook?

  Selon Christian Lapointe1, directeur artistique du Théâtre Péril et cofondateur de CINAPS, la Sûreté du Québec protégerait très bien l’accès des citoyens qui désirent assister aux travaux parlementaires à l’Assemblée nationale.
Dans un texte qu’il a publié sur Facebook2,  M. Lapointe explique qu’en allant assister à la période de questions à l’Assemblée nationale le 12 juin, comme il lui est arrivé de le faire plusieurs fois depuis le vote de la loi 78,  «le garçon à l’accueil (l)’a fait patienter sous des prétextes de problèmes de système informatique.»
Par la suite, il décrit avoir attendu une douzaine de minutes avant que, selon son témoignage écrit, le chef de la sécurité du Parlement vienne à sa rencontre:
« Monsieur Lapointe, mon nom est ********* de la sûreté du Québec. Nous voulons vous aviser que nous savons que vous avez, via Facebook, incité les gens à venir à l’Assemblée nationale pour assister à la période de questions. Y’a t’il d’autres personnes qui vous accompagnent aujourd’hui ? Vous savez que nous voyons à peu près tout ce qui se trouvent sur Facebook ? »
Moi : « Non je ne savais pas et non, personne ne m’accompagne. Je viens toujours ici seul et j’exerce simplement un de mes droits qui est celui d’assister aux travaux parlementaires et j’ai oui, je ne m’en cacherai pas, utilisé Facebook pour informer les gens de ce droit qu’ils ont et qui est le leur. »
Lui : « Sachez que nous vous contrôlerons de la sorte à chacune de vous (sic) visite et que si vous enfreignez le code comportemental de l’Assemblée nous vous en interdirons l’accès pour toujours. »
On ne peut pas parler d’espionnage illégal dans ce cas-ci selon les données disponibles, mais si le récit de M. Lapointe est véridique, la Sûreté du Québec, fait définitivement de l’observation.
M. Lapointe explique qu’il est allé à plusieurs reprises assister aux travaux parlementaires à l’Assemblée nationale récemment, donc on peut supposer que ses nombreuses présences auraient pu déranger quelqu’un à l’Assemblée nationale (député, ministre, agent de sécurité, etc) et que cette ou ces personnes aient pu contacter la Sûreté du Québec.
En terminant, tout comme le fait M. Lapointe dans son texte, sachez que la dernière période de questions et réponses orales avant les vacances estivales est demain, vendredi, à compter de 9h45.
Pour assister aux séances de l’Assemblée nationale du Québec, vous devez réserver un laissez-passer auprès de la Division des renseignements en communiquant avec eux par téléphone3.
Toutefois, ce qu’on ne dit pas sur le site Internet de l’Assemblée nationale, c’est que la Sûreté du Québec (peut-être bien la police de la pensée du Parti libéral du Québec), pourrait éventuellement commencer à vous observer sur le Net parce que vous croyez encore à la démocratie participative et directe au Québec. Attention, on dirait que Big Brother4 vous regarde! Ceci dit, vous pouvez aussi, sans vous rendre sur place, observer bien attentivement Jean Charest et sa famille en direct sur Internet demain matin, comme à l’habitude, sur le site Internet de l’Assemblée nationale dans la section «Vidéo et audio». Sur ce, je vais aller modifier mes paramètres de confidentialité sur mon compte Facebook…